Les cinq problèmes les plus importants de notre civilisation

31.00.2020, 12:53
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Les cinq problèmes les plus importants de notre civilisation

«Qui ne vit pas de façon sublime dans l’intelligence, prend le sublime pour quelque chose d’épouvantable et de factice»

À l’époque technologique actuelle, la vie humaine ne peut demeurer l’aire de jeu des hommes politiques et des hommes d’affaires, mais doit s’organiser conformément à un programme élaboré par des intellectuels de haute volée.

Cela étant, maintenant justement, en raison du développement des processus civilisationnels et géoclimatiques sur la terre, des risques ont surgi, mettant en péril l’existence même de l’humanité. Ces risques sont à ce point concrets qu’ils sont passés au premier plan, même par comparaison avec la menace d’une guerre nucléaire. Car si l’intelligence des politiques est en mesure de prévenir une apocalypse nucléaire, leur manque de compréhension de la dangerosité réelle des risques planétaires conduira sans doute à une catastrophe irréversible.

À cet égard permettez-moi de vous présenter les principaux risques menaçant l’humanité, auxquels il est indispensable de prêter attention de toute urgence.

1. Première menace planétaire : le danger écologique.

Entre le 21 août et le 1er septembre 2019, les températures les plus élevées jamais enregistrées ont été constatées au Pôle Nord, et le 27 août, on y a enregistré le record historique de 35° C. 470 millions de tonnes de glace ont fondu et, depuis octobre, ces eaux inondent l’Europe.

On observe une situation catastrophique dans les glaciers du monde : dans les Alpes, les Pyrénées, les Andes, l’Himalaya, les cordillères dans le Tian Shan, le Kunlun, le Caucase, etc. Au cours des cinq dernières années, ces glaciers ont perdu 2,2 milliards de tonnes de glace. La diminution du volume des glaces dans les montagnes provoque une diminution de l’eau douce, qui entraînera l’assèchement, la désertification des sols, la fin de l’agriculture dans les endroits proches des massifs montagneux. La fonte des glaciers changera le courant des rivières de montagne, détruira la flore et la faune de ces régions, accroîtra les risques de chutes de pierres et de crues montagnardes extrêmes.

Les ressources mondiales de glace constituent 30 millions de kilomètres-cubes. Si les tendances du réchauffement climatique se maintiennent, dans cinq ans, 3% de ce volume auront fondu. La surface de l’océan mondial aura monté de 80 centimètres, dans douze ans de 1,60 mètres. Est-il besoin de préciser quelles villes auront été rayées de la carte de l’Europe et du monde entier et de quel pourcentage les terres émergées auront diminué ? Et si tous les glaciers fondent, les eaux de l’océan mondial s’élèveront de plus de 70 mètres.

Aujourd’hui, l’atmosphère de la planète contient déjà 3,3 milliards de tonnes de CO2. Le premier niveau correspondant à une détérioration de l’état global de la santé humaine est établi à 5 milliards de tonnes. En prenant en compte la consommation globale, l’humanité atteindra ce chiffre dans 7-8 ans. Le deuxième niveau de danger est établi à 8 milliards de tonnes. Sans révolution écologique, ce chiffre sera atteint en 2040. Vers 2050, nous franchirons le troisième seuil, avec 15 milliards de tonnes : la vie cessera d’exister sur la planète.

Nous nous approchons du maximum thermique qui, comme certains écologistes et moi le prévoyons, surviendra autour des années 2055-60, quand la température de l’océan mondial s’élèvera à 21 °C et celui de l’océan Arctique à 9° C. L’océan mondial et les zones de pergélisol rejetteront des milliards de méthane, ce qui produira un incendie millénaire mondial : ce n’est pas la première fois qu’il survient sur la planète, brûlant absolument tout !

Pour surmonter la crise écologique, je propose le projetEuRICAA à la communauté mondiale. Ses deux volumes – « EuRICAA – un modèle de futur paisible : Premier projet d’infrastructure universel et global » et « EuRICAA – révolution écologique dans la façon de voir les choses : Code des nouveaux standards civilisationnels Eco sapiens » ont été publiés en treize langues sur le site www.euricaa.org. Le projet vise avant tout à changer la mentalité de l’homme contemporain : le passage de l’Homo consumers, l’homme consommateur, à l’Eco sapiens, l’homme écologiquement raisonnable, afin d’arrêter les conséquences de l’influence anthropogène.

Dans 7-10 ans, nous nous réveillerons en janvier, avec la sensation – au niveau des températures – d’être en juillet. Et en juillet, nous aurons un froid de janvier. La notion de saisons sombrera dans l’oubli. Mais il sera trop tard pour faire quoi que ce soit. Dans ces conditions, l’agriculture périra. L’homme consommateur, Homo consumers, va-t-il tomber assez bas et transformer les crématoriums et les cimetières en usine de production de protéines, pour compenser le manque d’aliments ? Et pourtant, c’est ce qui va se produire s’il ne change pas de mentalité et n’adopte pas la vision du monde Eco sapiens.

Si l’on n’investit pas d’énormes moyens dans l’écologie (notamment en réduisant les budgets militaires pharaoniques), la température de la planète continuera d’augmenter inexorablement, la fonte des glaciers s’accélérera et les villes d’Europe seront inondées. Le niveau de l’océan mondial s’élèvera, la superficie de l’Europe se réduira. Une migration globale des peuples débutera. Où les Européens migreront-ils ? En Afrique ? Mais au sud du continent africain, en raison de l’augmentation des températures et de la sécheresse, près de 50 millions de personnes souffrent déjà de la faim. La flore et la faune disparaissent, les fleuves et les lacs s’assèchent. De plus en plus d’Africains ne se nourrissent qu’une fois tous les deux-trois jours.

Il n’y a qu’une alternative : les espaces infinis de la Russie. En Allemagne, la densité de population est de 227 personnes par km2, alors qu’en Russie, elle est de 7, l’un des chiffres les plus bas du monde.

Pensez à l’avenir, adoucissons tous ensemble le côté émotionnel de la rhétorique militante.

Ne permettez pas que la Russie rejoigne définitivement l’Asie, la Chine, l’Inde, le Vietnam… Les premiers contacts ont déjà été pris pour créer l’UEA (l’Union économique asiatique), qui réunira plus de trois milliards de personnes. Avec qui l’Allemagne, l’Europe resteront-elles ? Avec l’Estonie, la Lettonie et le Monténégro ? La population de ces pays se logerait sans mal dans l’un des petits quartiers de la mégapole de Canton ou dans une douzaine d’immeubles de Bombay.

Dans vingt à trente ans, allons-nous devoir rebaptiser la rue Bismarck en rue Deng Xiaoping ? Et l’avenue des Champs-Élysées en avenue Indira Gandhi ? Et la rue Gengis Khan fera-t-elle son apparition à Londres ? Non, non, pas des suites d’une occupation, mais de façon pacifique : par l’économie, l’achat de biens immobiliers, d’autres actifs, le potentiel démographique !

Les hommes politiques d’Allemagne, de toute l’Europe doivent sérieusement envisager cette possibilité. Il faut prévoir les variantes de développement futur, en se préparant à approfondir des scénarios négatifs.

Il est indispensable de réfléchir sérieusement à un rapprochement progressif avec la Russie. Vers 2030, elle doit entrer dans l’Europe unie. Ce rapprochement deviendra l’expression d’une «raison pratique pure».

La rencontre des écologistes à Madrid (2019) suscite un étonnement extrême, avec son rassemblement de personnes étrangères à la politique, mais désirant à l’évidence s’investir dans l’écologie. Ça ne marchera pas ! L’écologie, c’est un programme scientifique et non politique. Impossible de résoudre les questions de l’écologie dans un seul pays, c’est un problème mondial global, dont la résolution ne peut survenir que si tous les pays du monde s’unissent pour adopter avant tout de nouveaux standards écologiques. Les standards sont une chose concrète et les discussions de politiques générales ne seront d’aucune utilité en la matière.

2. Deuxième menace planétaire: le développement incontrôlé de l’intelligence artificielle. Elle entraînera l’évincement de l’homme du marché du travail. Selon ce que je prévois, vers 2030-35, les lieux de travail perdront plus d’un milliard de personnes. Que vont faire les hommes politiques avec une telle quantité de chômeurs ? Leur donner des allocations ? Les déplacer dans des grottes ?

L’androïde Sophia, qui a reçu la citoyenneté de l’Arabie saoudite, est devenue mondialement connue. Des prétendants du monde entier lui proposent leur cœur et rêvent de l’épouser. Des représentants du sexe fort financent ses dépenses. À côté de Sophia, on a élaboré plusieurs milliers de robots-androïdes d’apparence humaine, des dizaines, des centaines de milliers de plates-formes d’intelligence artificielle, qui remplacent déjà des architectes, des juristes, des employés de banque, des comptables, etc. En outre, ils deviennent des « membres » de la famille.

Une jeune femme robot, Alisson, est apparue sur le marché chinois, correspondant aux idéaux esthétiques chinois, avec des traits raffinés et une peau douce. Ses concepteurs ont enrichi l’androïde de qualités : bonté, empressement, docilité. Pour plus de réalisme, Alisson est dotées de nombreux mouvements faciaux expressifs, qui imitent parfaitement ceux de l’homme. Alisson est extrêmement demandée sur le marché.

Le Japon a lui aussi mis sur le marché un nouveau type de femme androïde, un robot non seulement très beau, mais aussi extrêmement sexy. Son premier tirage, à quatre chiffres, a aussitôt été épuisé. Les Japonais célibataires ont vu dans cet androïde l’équivalent d’une épouse : elle communique avec son « époux », l’écoute, effectue différentes tâches ménagères, rend des services intimes.

À la demande des femmes, les concepteurs d’androïdes préparent la production d’époux robots pour 2020. Le cyborg sera doté lui aussi de caractéristiques idéales. Regardez la photo de ces androïdes sur le site www.euricaa.org.

Dans les cinq-dix prochaines années, les androïdes (masculins et féminins) se compteront par centaines de milliers. « Ne vont-ils pas exiger leur propre gouvernement ? »

Je suis affligé, de même que vous, à l’évidence, par ces chiffres de notoriété publique : en 2018, sur le budget de l’État chinois, 5,4 milliards de dollars sont consacrés au développement de l’intelligence artificielle (ces chiffres ne cessent de croître). Durant cette même année, les investissements privés chinois dans le réseau neuronal se sont montés à 25 milliards de dollars.

Dans le budget de l’État des USA, la somme de 4,9 milliards de dollars sera allouée en subventions aux spécialistes de l’intelligence artificielle. Et, en 2018, le domaine privé américain a investi dans le domaine plus de 36 milliards de dollars – ces chiffres aussi ne cessent de croître de manière inexorable.

Japon : au cours des sept dernières années, les investissements privés dans le réseau neuronal se sont élevés annuellement à plus de 5 milliards de dollars.

Israël : malgré ses problèmes militaro-politiques, ce petit État plein de savants talentueux a consacré 2,3 milliards de dollars au développement de l’IA.

Ces pays regardent vers l’avenir de façon réfléchie, riche de perspectives.

De 2018 à 2020, 1,6 milliards de dollars ont été consacrés, dans le budget de l’UE, au développement du réseau neuronal, autrement dit moins de 10% des budgets de leurs principaux concurrents. En 2018-2019, les entreprises privées de l’UE ont investi 7 milliards de dollars dans le développement de l’intelligence artificielle, soit environ 10 % des investissements privés de la Chine et des USA, 60% des investissements des Japonais et seulement 70% de plus que les Israéliens.

Et pendant ce temps, en 2018, les entreprises allemandes n’ont investi dans le secteur de l’IA que 910 millions de dollars.

Nous autres, Européens, sommes accoutumés à l’idée que le progrès technique de la civilisation contemporaine est le résultat de notre intelligence. Allons-nous devoir nous séparer de ce fragment significatif de notre histoire ? Le pouvoir total sur le monde échoira aux pays ayant investi activement dans le développement de l’intelligence artificielle, en particulier dans le réseau neuronal, et ceci se produira au cours des sept-dix prochaines années !

3. Troisième menace planétaire globale – la nécessité d’un perfectionnement biologique de l’homme. La création d’un nouveau sujet civilisationnel – l’Homo cosmicus, préparation organique de l’homme à la vie dans le cosmos. L’homme ne peut pas attendre le résultat de l’évolution et ses mutations aveugles, mais doit lui-même commencer à modifier son essence biologique. Le corps de l’homme est fait des particules élémentaires qui constituent tout ce qui se trouve dans l’univers – planètes, étoiles, comètes, nébulosités et autres objets. Toutefois, aucun État n’investit dans le processus d’évolution biologique de l’homme, faute d’y déceler des avantages commerciaux. Ce projet humaniste est destiné à aider l’humanité en cas de migration nécessaire dans l’univers, afin de subsister en tant qu’espèce. C’est à la portée du milieu scientifique actuel. Toutefois, les plus grosses entreprises orientent leurs plus gros investissements – des centaines de milliards de dollars – dans le développement de l’intelligence artificielle. Alors qu’il convient de donner la priorité aux investissements visant l’humain, le développement des sciences capables d’élever la civilisation humaine à un autre niveau.

Il n’y a pas de contradiction entre le contrôle public du développement de l’intelligence artificielle et des investissements dans le perfectionnement du statut biologique de l’homme. Ces deux processus doivent être menés de front, la ligne prioritaire étant bien sûr l’Homo cosmicus.

Je vous appelle à réfléchir aux faits suivants : je ne parviens pas à les comprendre. Nous effectuons des dépenses militaires inconsidérées. En 2019, l’OTAN a dépensé plus d’1 000 milliards de dollars. Réfléchissons : avons-nous besoin d’un bloc militaire aussi gigantesque et écrasant d’un point de vue financier ? Pourquoi, nous autres, Européens, participons-nous activement à cette hystérie délirante ? Notre consommation insensée nous a-t-elle privés de raison ? Le monde regorge d’armes nucléaires – ce sont des dizaines de milliers de bombes et d’engins. Leurs véhicules de lancement – des fusées en tout genre, terrestres, sous-marines, aériennes – se comptent par milliers. Question : pourquoi le monde a-t-il besoin d’un nombre insensé d’avions, de tanks, de canons, de véhicules blindés, bref de tout ce qu’on appelle l’« armement conventionnel » ? Pour bombarder la Libye, la Serbie, la Syrie ? Faire la guerre en Afghanistan ? Un but pour le moins douteux ! On peut disposer d’une armée composée d’une centaine de milliers de soldats et d’officiers, mais sans un budget aussi faramineux. En outre, la base matérielle actuelle de l’OTAN cause des dommages bien trop élevés à l’écologie mondiale : aussi bien lors de la production des armes que pendant les manœuvres et les tirs d’entraînement.

Personne n’a le moindre doute à ce sujet : si des superpuissances s’affrontent en recourant à l’armement conventionnel, celui qui commencera à perdre recourra à son arsenal nucléaire et le monde périra. Il ne peut y avoir de vainqueur dans une guerre de ce type. Tout le monde sera perdant!

Je tiens à rappeler que même une bombe de dix mégatonnes est dotée d’une force destructrice. Chacun sait que neuf bombes nucléaires de dix mégatonnes règleront n’importe quel conflit armé. Et l’Europe, de Gibraltar à l’Oural, sera un continent mort pour toutes les créatures vivantes. Or de ces bombes-ci, il y en a des milliers. Toutes les grandes villes, tous leurs habitants, tous les biens, toute l’infrastructure seront réduits en cendre. Est-ce donc le sort qui nous attend?

Deuxième composante fondamentale de ce problème global et continental : des centaines de milliers d’Allemands, des millions d’Européens servent dans l’armée de l’OTAN. Une ressource démographique puissante est donc retirée à la science contemporaine, à l’économie, à la culture. Malgré le lobby de l’industrie militaire, il est temps de passer à un désarmement international. L’Europe et le monde n’ont pas d’autre avenir !

J’invite les intellectuels, les hommes et femmes politiques, les experts militaires et les écologistes d’Europe à se réunir très vite à Hambourg, pour réfléchir à une réforme de l’OTAN et élaborer une nouvelle conception de développement technologique et politique de notre continent. Sans ces programmes, l’UE deviendra dans dix ans une union de pays du tiers monde.

Je conseillerais de mener des discussions publiques au niveau européen concernant la réforme de l’OTAN. Et des vingt-huit pays participants n’en conserver que neuf : Allemagne, USA, Pays-Bas, France, Autriche, Belgique, Grande-Bretagne, Espagne, Italie. Les autres pays européens pourraient passer un accord de solidarité avec les « Neuf », mais ne plus en être membres, afin que, avec leur hystérie antirusse, ils cessent de faire pression sur nous, citoyens de l’UE, sur vous, sur la direction de l’OTAN, sur tous les pouvoirs politiques de l’Europe et que le continent européen ne soit plus la région la plus conflictuelle de laplanète. À partir de 2020, il faudra absolument entreprendre des démarches effectives et cohérentes pour faire baisser les tensions militaires et politiques. L’Europe doit renforcer sa position parmi les structures les plus puissantes du monde contemporain, au niveau politique, économique, technologique.

Pendant les débats de Hambourg, il sera indispensable de poser la question de la langue et de la culture. Pour que l’intégration européenne entre dans les faits, il est indispensable de réduire le nombre de langues : le phénomène s’est observé plus d’une fois dans l’histoire des civilisations. Rien qu’au cours du dernier millénaire, plus de quatre-vingts langues ont disparu : l’anglo-normand, le gaulois, le gothique, etc.

Je proposerais de discuter de l’introduction d’une réforme linguistique. Introduire l’anglais dans tous les pays d’Europe, en qualité de deuxième langue officielle, donner la préférence à son développement sur le territoire de l’Europe. Prenons l’exemple éloquent des USA, qui, après de longues discussions, ont choisi l’anglais comme unique langue d’État.

Nous, Européens, devons devenir une nation unie. Nous sommes très probablement déjà devenus une ethnie unie. Regardez mes calculs concernant la constitution des ethnies. Si un État compte entre 1 et 3 millions de personnes, au bout de 20 générations, presque toute sa population n’est composée que des membres d’une seule et même famille – cousins, cousines, neveux, petits-enfants. Si une population compte 100 millions de personnes, elles seront toutes parentes au bout de 26 générations, si elle compte 1 milliard d’individus – au bout de 30 générations (cf. la version de ma formule mathématique de la parentalité sur le site www.euricaa.org).

Le développement de l’humanité incite à créer une nation européenne unie, avec une langue, une culture et une civilisation unie. L’idéologie générale de l’Europe, ce doit être le renforcement de la puissance du continent, aussi bien spirituelle que technologique, et intellectuelle. Dans le futur, les nations ne comptant qu’un, cinq, dix, quinze, trente millions de personnes ne pourront exister à part entière. La Chine, par exemple, a annoncé qu’elle compterait 2 milliards d’habitants vers 2040 et 2,5 vers 2060.

Ces derniers temps, la Chine a unifié sept grosses langues et plus de quatre-vingts langues provinciales (elles ne subsistent plus qu’à l’état de dialectes) en une langue orale et écrite unique – le putonghua ou mandarin. Certes, à l’heure actuelle demeurent encore quatre langues écrites : le tibétain, le mandchou, le mongol et le zhuang, même si dans ce pays cohabitent cinquante-six ethnies importantes. En Inde, sur les trente langues qui existaient avant la seconde moitié du xxe siècle (parmi lesquelles les plus importantes sont le tamoul et le télougou), on a décidé de ne conserver que deux langues d’État : le hindi et l’anglais. La Russie a diffusé sa langue parmi trente familles d’ethnies non russes de l’Eurasie. La langue est un vecteur extrêmement important de culture, sans lequel il est impossible de créer une nation unie.

La deuxième question cruciale pour créer un État européen, c’est celle d’une loi unique. Elle doit englober tous les aspects de la vie sociale, depuis les droits constitutionnels et les libertés des citoyens jusqu’au droit de la famille, au droit du travail, au droit pénal et procédural. Dans une Union, il ne peut et il ne doit pas y avoir de variantes dans les lois. Seules des normes juridiques unifiées, en dépit des particularités historiques des régions, sont en mesure de cimenter les peuples en un État unifié. Et la nécessité est aiguë d’unifier les exigences, notamment envers les instances de pouvoir locales sur les questions de procédures d’agrément dans la construction, le commerce, l’industrie, l’agriculture, l’écologie.

Dans les pays du Sud de l’UE – Italie, Espagne, France, Grèce, Bulgarie –, les entreprises attendent des années pour l’obtention de formulaires d’agrément élémentaires avant de débuter leur activité. Le cadre législatif suscite de nombreuses critiques : il est indispensable d’augmenter le nombre de magistrats afin de ne plus attendre des décisions de justice pendant des années. Il est également indispensable d’élaborer des normes juridiques strictes pour régir l’activité de la machine bureaucratique de l’UE, car elle se place souvent au-dessus de la loi.

Conclusion : l’économie de ces pays est faible, elle ne connaît pas de véritable croissance.

Si ces problèmes cruciaux ne sont pas résolus – langue unifiée et loi unifiée –, l’UE n’a aucune perspective historique.

4. Quatrième problème global – à l’heure actuelle, le monde ne fait pas de réels efforts pour prévenir le danger que représentent les astéroïdes. Les astéroïdes – ce sont une menace planétaire. Pour le moment, on a étudié plus de 90 % des paramètres déterminant les mouvements des astéroïdes et on a estimé la probabilité de leur chute sur la terre. On dispose de données sur plusieurs milliers de corps célestes, des astéroïdes dont on connaît l’orbite, la masse, la vitesse, la rotation et d’autres paramètres. Toutefois, leur interaction gravitationnelle possible avec de grosses planètes et leur collision avec d’autres astéroïdes peut provoquer l’apparition soudaine de corps célestes non étudiés, dont les paramètres nous sont inconnus.

Dans le premier cas, les savants possèderont d’avance l’information sur le déplacement des astéroïdes en direction de la terre, mais dans le second cas, le corps céleste apparaîtra de façon imprévue et il y aura peu de temps pour prévenir une collision. Deux méthodes sont connues pour réagir face à un choc d’astéroïde sur la terre. Primo : attaquer les astéroïdes et modifier leur trajectoire. Cependant, un astéroïde se déplace à la vitesse de 25-30 kilomètres par seconde, alors que les technologies actuelles ne disposent pas de systèmes dotés d’une vitesse analogue (allant jusqu’au kilomètre par seconde). Seconde méthode : l’action thermique pulsatoire sur un astéroïde, en passant en vol à côté de lui. La surface de l’astéroïde s’évaporera, ce qui modifiera son orbite. Une analyse préliminaire a montré que seul un dispositif nucléaire peut fournir l’énergie nécessaire à ce processus. Mais pour l’instant, en raison d’accords internationaux sur l’interdiction des explosions nucléaires et du transport de l’arme nucléaire dans le cosmos, on ne peut procéder à des expériences de ce type. Il y a un espoir : si les organisations internationales se mettent d’accord pour lever cette interdiction concernant les essais portant sur la défense de la planète contre les astéroïdes, il sera possible de sauver la terre de la destruction.

5. Cinquième problème global: Ces derniers temps, la direction de l’OTAN et d’autres hommes politiques européens influents ont parlé à plusieurs reprises de la possibilité d’une intégration de l’Ukraine dans l’Alliance Atlantique. Mes amis et moi nous posons cette question de bon sens : les structures analytiques de l’OTAN emploient-elles des professionnels? Des gens qui comprennent véritablement le monde contemporain? Qui connaissent le potentiel militaire de la Russie et de la Chine? Vu ces déclarations insensées, je suis convaincu du contraire. Les dirigeants de l’Alliance sont entourés d’amateurs qui leur fournissent des informations à dessein mensongères et biaisées. Cette invitation insistante pour que l’Ukraine entre dans l’OTAN rapproche l’Europe de la guerre.

Il faut comprendre ce qui se produira si une réunion de l’Alliance Atlantique décide d’accueillir l’Ukraine parmi ses membres : le pouvoir militaire et politique de la Russie ne l’acceptera pas. On peut affirmer avec une certitude de cent pour cent qu’une guerre commencera au centre de l’Europe, au cours de laquelle l’arme nucléaire risque d’être employée. Et la veille de l’entrée de l’Ukraine dans OTAN, les troupes russes commenceront à envahir le territoire ukrainien.

Un conflit militaire global débutera, dans lequel seront précipités ma famille, mes compatriotes allemands – nous sommes plus de 82 millions, tous les Européens – environ 500 millions de personnes. Il y aura des millions de réfugiés, des doses mortelles de radiation… La question de l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN doit être ôtée de tout ordre du jour publiquement, unanimement, définitivement. Au cours du xxe siècle, mon pays, mes proches, ma nation allemande ont déjà vécu la Première et la Seconde Guerre mondiales. Les images affreuses de ces tragédies, des dizaines de millions de morts se sont gravées dans nos mémoires. Nous autres Européens, citoyens du monde, nous n’avons pas besoin d’une guerre. S’il vous plaît, changez d’approche, faites moins confiance à vos collègues est-européens et à leur rhétorique antirusse.

Dans les années 1970-80, il y a eu chez nous, en Allemagne et dans d’autres États européens, un puissant mouvement pacifiste, auquel j’ai assez souvent participé. Aujourd’hui, fort malheureusement, c’est terminé. Comme si le risque d’une nouvelle guerre avait disparu.

J’ai énuméré les cinq problèmes les plus importants de notre civilisation: crise écologique, développement sans contrôle de l’intelligence artificielle, nécessité d’un perfectionnement biologique de l’homme, danger représenté par les astéroïdes et menace d’une guerre en Europe. Leur gravité fournit de sérieux arguments en faveur de l’instauration d’un dialogue intensif avec la Russie. Thèmes : diminution de l’armement (dont la production nuit à l’état écologique déjà compromis de la planète), diminution des budgets militaires, approfondissement d’une coopération européenne pacifique.

Avant d’appuyer sur le bouton nucléaire, un homme comprend quelles en seront les conséquences. Quand il s’agit d’écologie, d’intelligence artificielle et de dangers liés aux astéroïdes, un homme n’a pas pleinement conscience de ce que cela va entraîner.

Il ne faut pas l’oublier : notre planète se trouve sur le seuil d’une catastrophe globale. Je suis convaincu qu’aujourd’hui, nous, Européens, sommes en train de perdre face au reste du monde :

  • sur le plan de la politique écologique ;
  • en ce qui concerne le développement de l’intelligence artificielle, notamment celui du réseau neuronal ;
  • en ce qui concerne le perfectionnement de la biologie de l’homme :
  • sur le plan de la défense face au danger des astéroïdes ;
  • sur le plan du pacifisme – les discussions des hommes politiques et des militaires de l’Est et de l’Ouest donnent l’impression que la guerre est toute proche.

À vous, élite politique de l’Europe et du monde ! S’il vous plaît, consacrez-vous au renouvellement des approches visant à offrir paix, sécurité et progrès en Europe, en adoptant les priorités suivantes : nouvelle politique écologique, perfectionnement biologique, contrôle actif du développement de l’intelligence artificielle, cybersécurité, lutte contre les menaces militaires, préservation et consolidation de la paix.

Moins de rhétorique conflictuelle: il est indispensable de l’exclure des relations internationales.

Avec mon plus profond respect, Dr. Alexandre Potiomkine,
cofondateur du club de Hambourg,
organisation écologiste internationale
Hambourg

PS : Je vous adresse les deux premiers livres d’EuRICAA : «EuRICAA – un modèle de futur paisible : Premier projet d’infrastructure universel et global » et « EuRICAA – révolution écologique dans la façon de voir les choses: Code des nouveaux standards civilisationnels Eco sapiens».

Cette interpellation et les livres du projet EuRICAA seront adressés aux gouvernements de l’Autriche, de la Belgique, de la Grande-Bretagne, du Danemark, de l’Italie, de l’Espagne, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Suède ainsi qu’aux dirigeants de l’Union européenne et de l’OTAN.

Intellectuels, écologistes, scientifiques, vous qui êtes préoccupés par ces questions! Le moment est venu de créer le parti « Europe unie ». Sauvez notre continent!

Je n’ai nullement l’ambition de diriger ce parti ni de compter parmi ses dirigeants. Je suis prêt à n’en être qu’un militant de base.

Je termine cette interpellation par les mots du grand Albert Einstein: «Le monde ne sera pas détruit par ceux qui commettent le mal mais par ceux qui, les observant, ne font rien».

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